« Arrives-tu à expliquer ton travail à la maison ? » Nous nous sommes posés quelques fois cette question à la cantine entre collègues. Et la réponse était invariablement non. Comment expliquer à nos enfants, nos conjoints, notre entourage en quoi consiste notre métier ? Ce blog nait de la frustration de ne pas être capable d’expliquer simplement en quoi consistait mon métier. Il est une dernière tentative désespérée de dire la réalité de ce travail.
Ce n’est ni un manuel (il en existe d’excellents), ni un recueil d’anecdotes (je n’ai pas ce talent). C’est plutôt une reflexion sur la manière dont le numérique change notre façon de voir le monde.
« Nous sommes en fait au début d’un mouvement fondamental et inéluctable, comparable à l’arrivée du train à vapeur qui a marqué le début de l’ère industrielle.
Mais si la locution « monde numérique » s’entend partout, ses fondements restent largement ignorés du public qui semble en permanence surpris par les innovations techniques et les transformations sociales associées. Or au moins sur le plan technique, l’évolution est largement prévisible, et il n’y a pas de raison d’être surpris par du prévisible. La surprise permanente est plutôt le signe d’un schéma mental mal adapté, que qui n’est pas étonnant car l’information synthétique est encore pauvre dans ce domaine qui n’est pas enseigné classiquement » (Gérard Berry-Leçon inaugurale du Collège de France). Je voudrais explorer la manière dont le numérique modifie nos schémas mentaux. La façon dont nous échangeons des idées, des images, des récits, influe la manière dont nous les pensons. Le numérique bouleverse notre perception du réel. Mais ce changement est beaucoup plus difficile que la révolution technique. Nous devons nous former, reconstruire la société et la manière dont nous la voyons.
Quelques règles ont été appliquées dans la rédaction :
- Chaque chronique fait entre 1000 et 1500 mots,
- Chaque chronique explore un aspect du système d’information et éssaie de proposer une idée sur cet aspect,
- Chaque idée est illustrée d’un exemple ; ces exemples sauf rares exceptions n’ont pas été pris dans ma vie professionnelle, mais dans la vie quotidienne, la littérature ou le cinéma ; l’objectif était de s’assurer que ce que j’écrivais dépassait ma seule expérience individuelle ; ils sont volontairement simples voire parfois simplistes
- Ces exemples sont réels, sauf un cas, où il s’agit d’un conte. Cette fiction s’appuie cependant sur des expériences réelles.
« C’est ici un livre de bonne foi, lecteur. …Je l’ai consacré à la commodité de mes parents et amis afin que, lorsqu’ils m’auront perdu (ce qu’ils vont faire bientôt) ils puissent y retrouver certains traits de mes façons naturelles d’être et de mon caractère et que par ce moyen, ils développent plus entièrement et plus vivement la connaissance qu’ils ont eue de moi. »
Essais (Montaigne)